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15 février 2013
Mammographie
le 8 janvier 2013. Je saurai aujourd'hui si deux opérations, quatre
séances de chimiothérapie et 20 traitements en radiothérapie ont eu
raison du cancer invasif confirmé le 16 décembre 2011.
Un an de sursis
Le premier bilan est heureux. Si l'on en croit la lecture de la mammographie, rien à signaler. Éradiquées les traces du cancer invasif qui a pourri mon année 2012.
Mon chirurgien est content. Faut-il interpréter cela comme un sursis
d'une année, soit jusqu'à la prochaine mammographie? C'est ce que je
fais. Il me faudra cinq années avant d'utiliser le terme rémission. Et
peut-être plus, avant d'oser penser au mot guérison. Je m'interdis toute illusion.
Depuis
la fin des traitements de radiothérapie, les effets secondaires
persistent suffisamment pour me rappeler que je suis encore sur le champ
de bataille.
L'ennui redouté
Moins
de huit jours après la mammographie, les écoulements ont cessé. Je m'en
suis réjouie jusqu'à ce que la douleur revienne. Au début, je m'y suis
résignée, accusant l'écrasement obligé (?) du sein lors de l'examen
d'avoir blessé la tendre chair. « Cela va passer » ai-je pensé.
Loin de là. Petit à petit, une masse dure est apparue sur le côté droit
du sein. Rien à voir avec la cicatrice. Une seconde masse a envahit le
bas. Une sensation de tiraillement s'est manifestée, non seulement dans
le sein gauche de plus en plus lourd, mais aussi sous l'aisselle, pour
s'étendre ensuite à l'épine de l'omoplate, puis au bras et finalement à l'avant bras.
La
douleur n'a pas suffit à m'alarmer. Les écoulements, la masse dure au
sein, la douleur à l'aisselle, tout cela avait été abordé lors de la
visite médicale en octobre dernier. On entend tellement dire que les
effets secondaires des traitements peuvent perdurer pendant des mois que
l'on en vient à ne plus questionner, espérant seulement trouver le
moyen d'apprivoiser le mal sans trop recourir aux médicaments. On
devient patiente dans tous les sens du terme.
Plus
que la douleur, c'est le visuel qui m'a alertée. Un sillon profond à
l'avant bras de plus en plus gonflé. Un poignet lisse au point d'en être
suspect et la certitude d'un bras plus gros que l'autre, sans que cela
ne soit vraiment évident pour tout observateur plus soucieux de ma
rassurer que de donner raison à ma peur grandissante d'un lymphœdème.
Me
sachant à une semaine d'un rendez-vous confirmé avec mon chirurgien, je
n'ai pas téléphoné à mon infirmière pivot. Ce que j'aurais dû faire, me
reproche le médecin, m'absolvant tout de même puisqu'elle n'aurait pu
faire mieux que de m'obtenir un rendez-vous avec lui.
- J'ai une peur bleue du lymphœdème, lui dis-je tandis qu'il examine attentivement sein et bras.
- Pourquoi?
- Parce que tout ce que je lis sur le lymphœdème ne me rassure pas.
- Ça se traite, me rassure-t-il. Le vôtre est
- Ah! donc, c'est bien ça?
- Le vôtre, reprend-il sans m'en vouloir de l'interrompre, est tout petit.
- Mais il ne disparaîtra pas tout seul?
- Non. Il faut le traiter.
- Comment?
- Par un drainage. Je vais vous expliquer tantôt.
- Et je n'aurai pas « le gros bras »? Je ne le veux pas.
M'assurant
que ce phénomène (le gros bras) demeure rare, le médecin se dit
optimiste dans mon cas, certain que, incluant les exercices recommandés, je prendrai tous les moyens pour
l'éviter. Il me signe une ordonnance pour un drainage lymphatique.
Je le quitte
mitigée. Je suis contente des résultats de la mammographie et de la
perspective rassurante de le revoir dans quatre mois. Pourtant, je me
sens laissée à moi même devant cette lymphe qui se heurte à mes
cicatrices et au vide laissée par les 21 ganglions enlevés lors de
l'opération. Une lymphe qui doit trouver sa route dans le labyrinthe de
mon corps mutilé.
***