Pour ceux qui arrivent sur ce blogue pour la première fois, je suggère de commencer par le début. Les liens sont présentés par ordre chronologique dans la colonne de droite.
Difficile de croire que cela fait déjà 10 ans que j'entendais le mot fatidique confirmant que le cancer devenait mon ennemi à combattre.
Ce verdict n'était que le prémisse d'un combat à mener.
Il s'agit d'un cancer
invasif au stade 2, mesurant 2,5 cm. J'assure que je ferai tout pour le
combattre. Justement, confirme le chirurgien, il a bien l'intention d'en
faire autant. J'exprime ma crainte devant l'attente avant d'agir. Il
m'assure que je serai opérée en janvier 2012. On se quitte sur le même
objectif : je veux vivre.
J'allais être opérée une première fois le 20 janvier 2012. Une seconde fois le 2o février 2012.
Je chanterai victoire en 2022, date de la fin des thérapies, chimio et radio.
Que reste-t-il de ce passage entre la menace et l'envie de vivre?
Le corps a souffert et garde des séquelles. Oui les cheveux ont repoussés. Mais pas les sourcils, et les cils sont si petits et si pâles qu'il faut renoncer à leur séduction si grande de jadis. Les seins gardent des cicatrices qui pourraient rebuter le regard de l'amant. Je m'étonne de l'entendre me dire « comme tu es belle ». Les yeux du cœur.
J'ai hérité d'un lymphœdème au bras gauche, pour trop de ganglions éradiqués. On fait plus attention aujourd'hui. Mais je n'en veux pas à mon chirurgien pour son choix face un cancer très invasif. Bien sûr, depuis 11 ans je soumets mon bras au gant de compression et à une thérapie lymphatique qui me soulage de la douleur.
Dis ans plus tard. On me questionne sur ma libido. L'amour, le désir et l'expression admirative de mon amoureux est un don qui me permet de me sentir femme désirable, aimée et sensuelle. Je sais que mon corps se fait plus frugal. Mais la certitude de ma guérison me rend plus ardente.
Bientôt arrivera la date où ils me diront «vous êtes guérie ». On ne sera jamais guérie. Oui pour la maladie. Non pour les séquelles.
Je ne cesse d'être reconnaissante à toutes ces personnes qui ont contribué à sauver ma vie, cette vie que j'aime tant. À vous, de l'hôpital de Chicoutimi, ces dix années de vie je vous les dois.