Pour ceux qui arrivent sur ce blogue pour la première fois, je suggère de commencer par le début. Les liens sont présentés par ordre chronologique dans la colonne de droite.
19 avril, jour 1 de l’après 2
L’expérience sera-t-elle différente? Vétérante d’une première séance de chimiothérapie, j’anticipe l’après séance 2 avec une naïveté qui me fera perdre mes repères illusoires.
J’espérais ressentir cette énergie factice due à la cortisone du lendemain pour vivre agréablement ce premier jour de l’après deuxième séance. Mais la recommandation des mes alliés a été très claire :
- La douleur peut vous nuire plus que le remède contre elle.
Pour chaque patient les réactions diffèrent. On se doit donc d’adapter la médication la plus adéquate. Dans mon cas, l’acétaminophène (Tylenol, novo-Gésic) se révèle insuffisant dans les douleurs fortes (6 et + sur 10). Solution? La morphine ou MS-IR 5mg.
- Vous ne devez pas attendre la douleur, mais la prévenir. La régularité des doses est importante. Ici, on parle de 5mg aux quatre heures.
- Et je vais passer mes jours à somnoler, ne puis-je m’empêcher de rétorquer.
- Vous allez passer vos jours à récupérer vos forces.
Pas la peine de me rebiffer. J’ai désormais un infirmier autoproclamé qui a décidé de devenir mon maître soigneur attitré. Il se montre implacable et ponctuel… Et bien armé.
L’épisode qui a suivi la première séance de chimiothérapie m’a fait, bien malgré moi, explorer à peu près tous les effets secondaires appréhendés. Nul besoin de refaire le récit de la page 18 : « Les jours d’après ». Je suis parée pour affronter les effets déjà vécus et, mieux, les éviter. S’ajoutent cependant des nausées à répétition. Oups! On a oublié de me donner une ordonnance pour du prochlorperazine. Un appel au pharmacien de l’hôpital et moins de 15 minutes plus tard, la pharmacie la plus près de chez moi est prête à me livrer le remède. Il me sera très utile, les trois premiers jours surtout, à raison de 10 mg aux six heures. Les deux jours suivants, j’y aurai recours à deux reprises pour un total de huit comprimés que j’aurai fort appréciés.
Je me retrouve donc à absorber plusieurs mixtures:
1. dernière journée de dexamethasone
2. anti-nausées pendant 4 jours : prochlorperazine
3. anti-douleur aux 4 heures incluant la nuit : MS-IR 5 mg
4. massage au Valtaren sur les jambes et le dos, surtout au coucher.
5. Magic mouth : mélange de plusieurs médicaments dont du benadryl et du nystatin (antifongique) et du teva-prednisone, un corticostéroïdes. Efficace, mais assez cher et non remboursé par les assurances. C'est d'ailleurs le cas de plusieurs prescriptions pourtant si bénéfiques pour le patient.
6. Lactulose 30 ml matin et soir pour éviter les graves problèmes de constipation déjà connnus.
7. Gastrolyte, idéal pour l'hydradation, mais produit de luxe quand on sait qu'une dose revient à près de 11 $. J'en consomme 4 par jour.
Les jours se suivent sans surprise : grande fatigue, somnolence, de très courtes périodes d’énergie insuffisante pour lire ou suivre une émission à la télévision. Le rythme des heures est ponctué par les soins, la surveillance contre une fièvre instable qui se maintient à la limite de l’urgence (38,2 à 38,5). Mon infirmière pivot conseille à mon soigneur une surveillance étroite, mais pas de panique à moins que la fièvre continue de progresser et se révèle tenace. Dès lors, pas d'hésitation, direction urgence car il peut s'agir d'une infection.
Je peux à peine parler tellement ma bouche compte une multiplication de plaies. Mes menus se composent de glace, de jello, de crème vanille et de velouté. Si j’ose un repas plus étoffé, c’est l’estomac qui se révolte. Mes nuits sont calmes, assommée que je suis par le duo morphine-bromazepan.
Au jour 10 de l’après 2, on réduit la dose de MS-IR à 2,5 mg pendant le jour.
La nuit du 28 au 29 avril je dors huit heures en continu. Pas de douleur. J’aborde le 11e jour d’après 2 avec un début d’optimisme à un retour de vie vivante, mais j’affronte un début de rhume que j’ose contrecarrer par 500 mg de tylenol matin et soir. En prime une conjonctivite affecte les deux yeux que je soigne avec des gouttes antibiotiques Optimyxin devant le miroir grossissant qui me révèle la perte de mes cils et mes paupières ravagées par des plaies dont viendra à bout le Polysporin triple antibiotique au bout d'une semaine.
J’ai presqu’envie de retourner au potager où je viens de faire un séjour de près de dix jours à l’état légume. La toux, le rhume, les yeux brûlants, la gorge douloureuse, l’absence d’appétit et les vertiges qui se multiplient, confirment une fragilité que je ne parviens plus à supporter. Je deviens impatiente, révoltée, prêtant aux autres un sentiment de lassitude et de ras-le-bol de moi que je sais injuste.
- Vous seriez mieux sans moi. Je suis un poids mort. Je ne sers plus à rien. Dans quelques jours tout sera à recommencer. Je t’empêche de vivre. Tu n’as plus de temps pour faire ce que tu aimes…
- Moi, je crois que c’est le temps d’un 55, réplique Réjean devant cette envolée verbale.
Je me rebiffe. Je ne veux pas être consolée. Je veux qu’on comprenne ce que je sens, ce que je vis. L’attrait de ses bras ouverts l’emporte un moment puis, avec l’aplomb de toute ma mauvaise foi, je conclus : tu vois… te ne comprends pas.
D’abord par son écoute silencieuse, il prouvera le contraire. Puis, le jour 13 de l’après 2, Réjean me conduit quelques heures au Refuge. Ma maison du bord du fjord me rappelle que ce que j’aime tant continue d’exister. Tout m’attend. Tous m’attendent.
Pendant quelques jours je retrouver quelques capacités pour rédiger lettres et communiqués de presse et réussir la mise à jour de ma comptabilité.
Je regarde mon installation-salon : fauteuil confortable, table de chevet à ma droite et trois chaise groupées à ma gauche où reposent mes livrets de note de santé, mon journal de bord quotidien qui me permet de rassembler les souvenirs nécessaires pour ce blogue, la trousse médicaments et l’ordinateur portable pour les grands moments d’énergie.
Et du 14e jour à ce dimanche, le corps chancelant mais l’esprit alerte, je me prépare au troisième combat. Demain, prise de sang pour évaluer l’état des globules blancs et, mardi 8 mai, troisième séance de chimiothérapie.
19 avril, jour 1 de l’après 2
L’expérience sera-t-elle différente? Vétérante d’une première séance de chimiothérapie, j’anticipe l’après séance 2 avec une naïveté qui me fera perdre mes repères illusoires.
J’espérais ressentir cette énergie factice due à la cortisone du lendemain pour vivre agréablement ce premier jour de l’après deuxième séance. Mais la recommandation des mes alliés a été très claire :
- La douleur peut vous nuire plus que le remède contre elle.
Pour chaque patient les réactions diffèrent. On se doit donc d’adapter la médication la plus adéquate. Dans mon cas, l’acétaminophène (Tylenol, novo-Gésic) se révèle insuffisant dans les douleurs fortes (6 et + sur 10). Solution? La morphine ou MS-IR 5mg.
- Vous ne devez pas attendre la douleur, mais la prévenir. La régularité des doses est importante. Ici, on parle de 5mg aux quatre heures.
- Et je vais passer mes jours à somnoler, ne puis-je m’empêcher de rétorquer.
- Vous allez passer vos jours à récupérer vos forces.
Pas la peine de me rebiffer. J’ai désormais un infirmier autoproclamé qui a décidé de devenir mon maître soigneur attitré. Il se montre implacable et ponctuel… Et bien armé.
L’épisode qui a suivi la première séance de chimiothérapie m’a fait, bien malgré moi, explorer à peu près tous les effets secondaires appréhendés. Nul besoin de refaire le récit de la page 18 : « Les jours d’après ». Je suis parée pour affronter les effets déjà vécus et, mieux, les éviter. S’ajoutent cependant des nausées à répétition. Oups! On a oublié de me donner une ordonnance pour du prochlorperazine. Un appel au pharmacien de l’hôpital et moins de 15 minutes plus tard, la pharmacie la plus près de chez moi est prête à me livrer le remède. Il me sera très utile, les trois premiers jours surtout, à raison de 10 mg aux six heures. Les deux jours suivants, j’y aurai recours à deux reprises pour un total de huit comprimés que j’aurai fort appréciés.
Je me retrouve donc à absorber plusieurs mixtures:
1. dernière journée de dexamethasone
2. anti-nausées pendant 4 jours : prochlorperazine
3. anti-douleur aux 4 heures incluant la nuit : MS-IR 5 mg
4. massage au Valtaren sur les jambes et le dos, surtout au coucher.
5. Magic mouth : mélange de plusieurs médicaments dont du benadryl et du nystatin (antifongique) et du teva-prednisone, un corticostéroïdes. Efficace, mais assez cher et non remboursé par les assurances. C'est d'ailleurs le cas de plusieurs prescriptions pourtant si bénéfiques pour le patient.
6. Lactulose 30 ml matin et soir pour éviter les graves problèmes de constipation déjà connnus.
7. Gastrolyte, idéal pour l'hydradation, mais produit de luxe quand on sait qu'une dose revient à près de 11 $. J'en consomme 4 par jour.
Les jours se suivent sans surprise : grande fatigue, somnolence, de très courtes périodes d’énergie insuffisante pour lire ou suivre une émission à la télévision. Le rythme des heures est ponctué par les soins, la surveillance contre une fièvre instable qui se maintient à la limite de l’urgence (38,2 à 38,5). Mon infirmière pivot conseille à mon soigneur une surveillance étroite, mais pas de panique à moins que la fièvre continue de progresser et se révèle tenace. Dès lors, pas d'hésitation, direction urgence car il peut s'agir d'une infection.
Je peux à peine parler tellement ma bouche compte une multiplication de plaies. Mes menus se composent de glace, de jello, de crème vanille et de velouté. Si j’ose un repas plus étoffé, c’est l’estomac qui se révolte. Mes nuits sont calmes, assommée que je suis par le duo morphine-bromazepan.
Au jour 10 de l’après 2, on réduit la dose de MS-IR à 2,5 mg pendant le jour.
La nuit du 28 au 29 avril je dors huit heures en continu. Pas de douleur. J’aborde le 11e jour d’après 2 avec un début d’optimisme à un retour de vie vivante, mais j’affronte un début de rhume que j’ose contrecarrer par 500 mg de tylenol matin et soir. En prime une conjonctivite affecte les deux yeux que je soigne avec des gouttes antibiotiques Optimyxin devant le miroir grossissant qui me révèle la perte de mes cils et mes paupières ravagées par des plaies dont viendra à bout le Polysporin triple antibiotique au bout d'une semaine.
J’ai presqu’envie de retourner au potager où je viens de faire un séjour de près de dix jours à l’état légume. La toux, le rhume, les yeux brûlants, la gorge douloureuse, l’absence d’appétit et les vertiges qui se multiplient, confirment une fragilité que je ne parviens plus à supporter. Je deviens impatiente, révoltée, prêtant aux autres un sentiment de lassitude et de ras-le-bol de moi que je sais injuste.
- Vous seriez mieux sans moi. Je suis un poids mort. Je ne sers plus à rien. Dans quelques jours tout sera à recommencer. Je t’empêche de vivre. Tu n’as plus de temps pour faire ce que tu aimes…
- Moi, je crois que c’est le temps d’un 55, réplique Réjean devant cette envolée verbale.
Je me rebiffe. Je ne veux pas être consolée. Je veux qu’on comprenne ce que je sens, ce que je vis. L’attrait de ses bras ouverts l’emporte un moment puis, avec l’aplomb de toute ma mauvaise foi, je conclus : tu vois… te ne comprends pas.
D’abord par son écoute silencieuse, il prouvera le contraire. Puis, le jour 13 de l’après 2, Réjean me conduit quelques heures au Refuge. Ma maison du bord du fjord me rappelle que ce que j’aime tant continue d’exister. Tout m’attend. Tous m’attendent.
Pendant quelques jours je retrouver quelques capacités pour rédiger lettres et communiqués de presse et réussir la mise à jour de ma comptabilité.
Je regarde mon installation-salon : fauteuil confortable, table de chevet à ma droite et trois chaise groupées à ma gauche où reposent mes livrets de note de santé, mon journal de bord quotidien qui me permet de rassembler les souvenirs nécessaires pour ce blogue, la trousse médicaments et l’ordinateur portable pour les grands moments d’énergie.
Et du 14e jour à ce dimanche, le corps chancelant mais l’esprit alerte, je me prépare au troisième combat. Demain, prise de sang pour évaluer l’état des globules blancs et, mardi 8 mai, troisième séance de chimiothérapie.
***
Via FB : Bonne chance
RépondreSupprimerBruno
Via FB : bon courage.....
RépondreSupprimerVia FB : COURAGE NOUS VOILA A LA TROISIEME ATTAQUE COUSINE ET TU VAS Y ARRIVER......TU ES SI COURAGEUSE ET SI COMBATTIVE ALORS NE LACHE PAS PRISE!!!! TU VAS L'AVOIR CE SALE CRABE....JE SUIS PRES DE TOI DE TOUT MON COEUR ET JE SAIS QUE POUR LES TIENS ET TES PETITS-BOUTS TU VAS Y ARRIVER;TU ES SOLIDE COMME ONCLE JEAN CE GRAND CHENE: TU AS DE QUI TENIR....JE SERAI DANS TON COEUR LE 8...PROMIS ;TIENS BON LE CAP MA COUSINE CHERIE..... JE T'AIME. FAUVETTE
RépondreSupprimerVia FB : Amour xx
RépondreSupprimerVia FB : Je vous envoie pleins d'ondes positives. xx
RépondreSupprimerVia FB : Courage Christiane.
RépondreSupprimerVia FB : Je pense à toi...
RépondreSupprimerVia FB : Bonne chance! xxxx
RépondreSupprimerVia FB : Mon coeur et mes pensées sont avec toi!
RépondreSupprimerVia FB : Bonne chance! Je t'admire tant! Tu es si forte! Nous serons avec toi encore pour cet autre traitement! :-)
RépondreSupprimerVia FB : Pensées écologiques et que ta nature de battante gagne.
RépondreSupprimerVia FB : Que la force soit constamment avec toi Christiane!
RépondreSupprimerVia FB : Mes pensées t'accompagnent. Courage!
RépondreSupprimerVia FB : Je revis cette douleur chimique... je te comprends.
RépondreSupprimerVia FB : Nos pensées sont avec toi,bientôt la dernière bataille !Que tu remporteras évidement.
RépondreSupprimerVia FB : Salut christiane .Ne ten fais tu es forte.la vie es un eternel combat.moi bientot rayon gama pour mon tumeur.Embrasse les enfants pour moi xxx
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