Pour ceux qui arrivent sur ce blogue pour la première fois, je suggère de commencer par le début. Les liens sont présentés par ordre chronologique dans la colonne de droite.
16 janvier 2013
Le souvenir est un phénomène parfois étrange. Il réactive un moment de vie passée auquel s’ajoute tout ce qui en a découlé par la suite. Le souvenir tente de s’immiscer dans le présent, tandis que ce même présent ne peut que tronquer ce souvenir par le cumul des événements subséquents. Heureusement, le récit écrit dans l’action lui redonne ses couleurs. Aujourd’hui, je me réjouis d’avoir pris le risque de Nordique du cancer. La lecture de ce parcours des douze derniers mois me permet, avec le recul, de prendre la mesure du combat livré.
J’espère la victoire. J’espère que les résultats de la mammographie subie le 8 janvier dernier – je dis bien subie car cet examen n’est pas une partie de plaisir – ouvrira grand les portes de l’optimisme. Dans 15 jours je devrais être fixée.
Il y a un an, le 16 janvier 2012, je me préparais à quitter la salle de réveil de l’hôpital de Chicoutimi, après une opération au sein gauche pour enlever de ce corps toutes cellules cancéreuses visibles. Je venais d’entamer, avec mes alliés de blanc vêtus, la première grande bataille contre l’invasion d’un tueur.
Le souvenir est un phénomène parfois étrange. Il réactive un moment de vie passée auquel s’ajoute tout ce qui en a découlé par la suite. Le souvenir tente de s’immiscer dans le présent, tandis que ce même présent ne peut que tronquer ce souvenir par le cumul des événements subséquents. Heureusement, le récit écrit dans l’action lui redonne ses couleurs. Aujourd’hui, je me réjouis d’avoir pris le risque de Nordique du cancer. La lecture de ce parcours des douze derniers mois me permet, avec le recul, de prendre la mesure du combat livré.
J’espère la victoire. J’espère que les résultats de la mammographie subie le 8 janvier dernier – je dis bien subie car cet examen n’est pas une partie de plaisir – ouvrira grand les portes de l’optimisme. Dans 15 jours je devrais être fixée.
Il y a un an, le 16 janvier 2012, je me préparais à quitter la salle de réveil de l’hôpital de Chicoutimi, après une opération au sein gauche pour enlever de ce corps toutes cellules cancéreuses visibles. Je venais d’entamer, avec mes alliés de blanc vêtus, la première grande bataille contre l’invasion d’un tueur.
· En moyenne, toutes les 11 minutes un Québécois (3 minutes au Canada) apprend qu'il est atteint d'un cancer. Toutes les 26 minutes, un Québécois (7,5 minutes au Canada) meurt d'un cancer. (Source : ici )
En 2012 :
• On estime à 22 700 le nombre de femmes qui recevront un diagnostic de cancer du sein et à 5 100 le nombre de celles qui en mourront.
• On estime également que 200 hommes recevront un diagnostic de cancer du sein et que 55 en mourront.
• En moyenne, chaque jour, 14 Canadiennes mourront des suites de la maladie. (source : ici)
• On estime à 22 700 le nombre de femmes qui recevront un diagnostic de cancer du sein et à 5 100 le nombre de celles qui en mourront.
• On estime également que 200 hommes recevront un diagnostic de cancer du sein et que 55 en mourront.
• En moyenne, chaque jour, 14 Canadiennes mourront des suites de la maladie. (source : ici)
Derrière la froideur des statistiques, il y a une réalité à laquelle on n’échappe pas. L’ennemi qui nous attaque frappe aussi des personnes aimées. Mon cœur s’est endeuillé plusieurs fois au cours de cette année. Et chaque mort me confrontait à ma propre vulnérabilité. Le taux de survie augmente bien sûr et cet espoir alimente notre force. Mais difficile d’oublier mes sœurs d’occasion, croisées dans les salles d’attentes, alors que certaines livraient leur seconde et parfois leur troisième guerre contre le cancer, alors que plusieurs en sont mortes.
Nul besoin de répéter tout ce que j’ai déjà raconté dans ces pages : l’année n’a pas été facile. Je m’étonne ravie de cette capacité d’oublier le pire pour vibrer surtout à la renaissance. Quand la douleur se tait, que l’énergie revient, quand l’enthousiasme peut déployer ses ailes et que toute la vie nous semble revenue, c’est l’euphorie.
Un an.
Il y a eu l’angoisse précédant le verdict. Il y a eu ce coup de massue quand le médecin confirme le danger redouté : cancer invasif. Il y a la rage de vaincre, la détermination à tout supporter si cela mène à la victoire. L’apprentissage de la douleur, de la fragilité, le corps ravagé par le poison salvateur. Il y a la laideur des plaies, l’orgueil blessé par le saccage physique : perte des cheveux, des ongles, des sourcils, des cils. Il y a les handicaps des yeux pleureurs, des œdèmes aux pieds, de la constante faiblesse. Puis survient, dans ce champs dévasté, une toute petite fleur de plaisir : une saveur inattendue dans la bouche, un frémissement de l’esprit à la capacité de lire, un élan de tendresse dans l’abandon confiant d’un enfant dans nos bras, une fierté non retenue après quelques cents mètres d’un pas retrouvé. Une sensation de vivre la fièvre du printemps.
Chaque jour qui passe multiplie les retrouvailles, chaque mois consolide les acquis. C’est le temps de l’espoir.
Un an.
224 jours après le dernier traitement en chimiothérapie.
161 jours après le dernier traitement en radiothérapie.
121 jours d’hormonothérapie.
8 jours après la mammographie « post » opérations et traitements.
15 jours avant le verdict de ce premier bilan.
Je ne me retourne sur cette année 2012 que pour mieux regarder devant moi. Je ne sais rien de demain. Mais il y a une chose que je sais, ce 16 janvier 2013 : que le cancer se le tienne pour dit, je suis prête à me battre encore.
Nul besoin de répéter tout ce que j’ai déjà raconté dans ces pages : l’année n’a pas été facile. Je m’étonne ravie de cette capacité d’oublier le pire pour vibrer surtout à la renaissance. Quand la douleur se tait, que l’énergie revient, quand l’enthousiasme peut déployer ses ailes et que toute la vie nous semble revenue, c’est l’euphorie.
Un an.
Il y a eu l’angoisse précédant le verdict. Il y a eu ce coup de massue quand le médecin confirme le danger redouté : cancer invasif. Il y a la rage de vaincre, la détermination à tout supporter si cela mène à la victoire. L’apprentissage de la douleur, de la fragilité, le corps ravagé par le poison salvateur. Il y a la laideur des plaies, l’orgueil blessé par le saccage physique : perte des cheveux, des ongles, des sourcils, des cils. Il y a les handicaps des yeux pleureurs, des œdèmes aux pieds, de la constante faiblesse. Puis survient, dans ce champs dévasté, une toute petite fleur de plaisir : une saveur inattendue dans la bouche, un frémissement de l’esprit à la capacité de lire, un élan de tendresse dans l’abandon confiant d’un enfant dans nos bras, une fierté non retenue après quelques cents mètres d’un pas retrouvé. Une sensation de vivre la fièvre du printemps.
Chaque jour qui passe multiplie les retrouvailles, chaque mois consolide les acquis. C’est le temps de l’espoir.
Un an.
224 jours après le dernier traitement en chimiothérapie.
161 jours après le dernier traitement en radiothérapie.
121 jours d’hormonothérapie.
8 jours après la mammographie « post » opérations et traitements.
15 jours avant le verdict de ce premier bilan.
Je ne me retourne sur cette année 2012 que pour mieux regarder devant moi. Je ne sais rien de demain. Mais il y a une chose que je sais, ce 16 janvier 2013 : que le cancer se le tienne pour dit, je suis prête à me battre encore.
Un survol en photos de ma guerre : des images témoins
![]() | ||
2011 |
![]() |
Coupe préparatoire avant la chimio |
Première séance de chimio |
La chimio décoiffe |
![]() |
La chimio n'est pas une cure de rajeunissement |
La chimio n'est pas sans colère |
Tondue |
Tondue, mais encore des sourcils |
Entre deux séances de chimio |
La repousse de l'automne, 16 septembre 2012 |
Décembre 2012. Les cheveux poussent mais pas les sourcils. |
16 janvier 2013 |
Ah, Christiane -Cricri aurait dit Jean-, je t'aime pour ta force et Jean aurait été fier de sa Cricri.
RépondreSupprimer-Andrée Rainville
16 janvier 2013, journée de mes 32 ans, le diagnostique tombe... j'entre tout comme toi dans cette grande battaille non sans craintes mais tellement déterminée a me battre pour mes trois jeunes enfants.... xxxxx
RépondreSupprimerTa force et ton courage t'ont permis de remporter cette bataille,je te souhaite que ce soit la dernière et que la guerre est finie,tes superbes petits enfants ont surement contribué d'une façon ou d'une autre, à cette victoire!
RépondreSupprimerVia FB : Bravo, Christiane, pour le chemin parcouru. Le meilleur est à venir :-)
RépondreSupprimerVia FB : Bravo. Vous êtes un bel exemple.
RépondreSupprimerVia FB : Vraiment super, ton combat et ta façon de le raconter. Bravo et à bientôt!
RépondreSupprimerVia FB : Te connaissant, tu vas faire la vie dure a ce cancer. Lâche pas.
RépondreSupprimerVia FB : Chapeau!
RépondreSupprimerVia FB : Le cancer l'a pas facile avec toi dis donc :-))) Et c'est bien tant mieux!
RépondreSupprimerBravo!!! Je suis chaque fois très touchée...
RépondreSupprimerJ'ai suivi ton parcours et je suis très contente de lire le texte d'aujourd'hui plein de renaissance et d'espoir.
RépondreSupprimerJ'ai eu un diagnostique de cancer du sein en 2010. Chimio et radio et hormones. En vous lisant, j'ai reconnu ce que j'ai vécu. Il y a un mois, mon doc m'annonce que le cancer est de retour. Je lui ai dit que je préférais mourir que de revivre tout ça. En vous lisant ce matin j'ai été en admiration devant votre courage. Pourquoi pas moi aussi?
RépondreSupprimerÉmouvant témoignage. J'ai dévoré votre récit. Je suis émue par votre courage et si grande volonté de vivre. Surtout ne lâchez pas.
RépondreSupprimer